5 questions à Bernard Valero

23 juin 2022
Bernnard valero en costume cravate derrière un pupitre en pleine intervention publique

J’ai rencontré Bernard Valero sur LinkedIn suite à un article sur la relance du secteur touristique méditerranéen offre l’occasion de s’engager vers un tourisme durable. Vous me connaissez, J’en ai donc profiter pour prendre contact avec lui afin de lui part de l’existence d’Ethik Hotels. Nous avons en effet de nombreux hotels responsables autour de la Méditerranée ! Quand j’ai imaginé cette nouvelle rubrique dans le blog j’ai donc immédiatement pensé à lui. J’en profite pour le remercier à nouveau d’avoir pris le temps d’y répondre.

Pouvez-vous vous présenter et nous dire ce que représente le voyage pour vous ?

Bernard Valero : J’ai pris ma retraite il y a quelques semaines à peine, après avoir servi comme diplomate durant 44 ans, et après avoir passé les 20 premières années de ma vie au Maroc. Dans ces conditions, le voyage et l’expatriation auront été les grands marqueurs de ma vie professionnelle et personnelle. Au Quai d’Orsay, j’ai alterné affectations à l’étranger (Saint-Domingue, Dublin, La Havane, Québec, Madrid, Washington, Barcelone, Skopje, Bruxelles), et à Paris en administration centrale. Le voyage a donc une signification très spéciale pour moi. Qu’il soit d’ordre professionnel ou privé, il aura toujours répondu au besoin de découvrir de nouveaux territoires de notre petite planète, et d’y connaitre et d’y comprendre ceux qui y vivent. Je retiens de toutes ces années de pérégrinations combien notre Monde est fragile et combien, au delà de la diversité des cultures, des langues, des religions, des niveaux de développement, des climats, les peuples les plus éloignes géographiquement peuvent être si proches dans leurs aspirations a une vie meilleure et paisible, mais aussi dans cette crainte également partagée devant l’accélération du réchauffement climatique, de la disparition de la biodiversité, de la destruction des équilibres environnementaux ou encore de l’épuisement des ressources naturelles que l’homme sur exploite aux quatre coins de la planète.

Quel est le voyage qui vous a le plus marqué et pourquoi ?

J’ai eu la chance de pouvoir effectuer plusieurs treks au Sahara algérien, Tamanrasset d’abord et Djanet ensuite. Comme tout un chacun j’ai été ébloui par la beauté sauvage, presque mystique, de ces fantastiques paysages sahariens. Mais au-delà du choc esthétique, j’ai été frappé par l’empreinte laissée par la vie qui, tout récemment encore à l’échelle anthropique, bouillonnait sur ces espaces. Il suffit pour s’en convaincre d’observer la géologie ou d’admirer les milliers de fresques rupestres qui se cachent dans les replis de la région de Djanet que l’on surnomme, à mon avis très légitimement,  » le Louvre du Sahara ». Beauté et fragilité de la vie, résilience de ceux qui survivent encore dans ces contrées devenues hostiles à l’homme sont quelques-uns des enseignements que j’ai retirés de ces voyages magiques.Pardonnez-moi si je m’égare, mais il y a un autre voyage, ou plutôt une expatriation qui aura duré 3 ans, qui m’a beaucoup marqué, lorsque j’étais ambassadeur à Skopje, capitale de la Macédoine du Nord, au cœur des Balkans. J’y ai d’abord vécu un curieux paradoxe entre la situation de cette région des Balkans, littéralement enclavée dans l’Union européenne, et la difficulté que rencontrent ces pays des Balkans a se faire accepter dans la famille européenne. On ne peut pas dire, à ce jour, que les Balkans sont une destination touristique phare. Et pourtant, si on savait combien ces pays et ces peuples ont à nous faire découvrir de richesses naturelles, de trésors patrimoniaux et de cultures aussi diverses que fascinantes.

Comment voyez-vous le tourisme post Covid ? 

Je ne suis pas un expert en matière de tourisme, aussi je vous répondrai avec beaucoup d’humilité. Tout semble indiquer, une fois que nous serons tous, et pas qu’en France bien sûr, sortis de la crise sanitaire, que l’activité touristique reprendra avec une très forte intensité, et cela pour au moins deux raisons : la première relève de l’aspiration de chacun de pouvoir voyager a nouveau et de se rendre aux plaisirs capiteux de pouvoir refaire sa valise, c’est une question de liberté qu’il sera difficile de brider le moment venu. La seconde raison est économique. Depuis plus d’un an maintenant, le secteur du tourisme est partout à l’arrêt. Cela signifie des millions de personnes au chômage, privées de ressources et plongées dans une détresse d’autant plus sévère que dans certains pays du Sud le tourisme est une activité centrale pour leur économie. Cela étant posé, je pense que ce temps d’abstinence touristique aura eu la vertu de favoriser l’avancée d’une réflexion collective autour du tourisme durable : le surtourisme, le tourisme responsable et solidaire, le débat sur les croisières, le « slow tourism », sont autant de thématiques qui tendent à prendre rang dans les réflexions et travaux sur le tourisme de demain, tandis qu’elles retiennent de plus en plus l’attention des nombreux acteurs de l’écosystème du tourisme. C’est une bonne chose et il faut continuer ce travail de formation, d’information, de réflexion collective, voire de remise en cause. C’est un processus lent et compliqué mais, plus que jamais, les esprits et les mentalités sont en train d’évoluer et de changer partout dans le monde.

Quelle est votre prochaine destination de vacances ?

Mon prochain projet est de « faire » le Chemin de Saint Jacques de Compostelle, au départ de Malaga depuis le Sud de l’Andalousie. C’est un chemin moins connu et moins fréquenté que d’autres. Mon objectif est de me retrouver moi-même après une si longue absence….

Un livre à nous conseiller qu’on pourrait glisser dans notre valise cet été ?

Je recommanderais un coup de cœur, le délicieux petit livre  » Serbie, mythologies balkaniques », de Gaelle Perio, dans la collection  » l’âme des peuples », aux Editions  » Nevicata ». Il devrait vous donner une envie d’ailleurs, et de voyage plutôt que de tourisme.

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Anne Chéné
CEO
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